« Alors qu’elles ne sont pas encore enceintes, certaines femmes ont déjà décidé d’allaiter. D’autres continuent à hésiter… même après avoir commencé à allaiter. Rien n’est figé, il n’y a aucune urgence ! Évidemment, cela peut sembler plus confortable d’être déjà "engagée" pour le sein ou pour le biberon, ne fût-ce que pour pouvoir se projeter. Mais si vous hésitez, donnez-vous le temps de voir, de sentir et de vous écouter en situation réelle. Micheline Cleeremans
Elle vous proposera de tenter l’expérience d’une première tétée, appelée aussi tétée d’accueil. Le bébé, souvent très éveillé et actif à la naissance, "hume" la peau de sa maman et est attiré par le mamelon, il va y plonger le nez et frotter sa joue, il va l’explorer avec sa bouche et finir par téter. Cette tétée d’accueil ne vous engage pas pour la suite : c’est juste une expérience. À vivre, à prolonger ou pas : c’est vous qui décidez.
Durant les deux premières heures après l’accouchement, vous resterez en salle de naissance. Prenez soin de vous installer confortablement avec votre bébé pour pouvoir savourer ce moment. Demandez l’aide de la sage-femme et posez-lui vos éventuelles questions. »
Les débuts de l’allaitement, c’est souvent la galère, témoignent des mamans. Un moment, heureusement, transitoire…
M. C. : « Les trois premiers jours, qui se passent en général à la maternité, sont, en effet, intenses. La maman et son bébé sont en apprentissage. Il faut, dès lors, bien profiter du séjour à la maternité pour vous faire aider.
Au début, les seins produisent du colostrum, premier lait particulièrement adapté aux besoins des premiers jours.
Il faut assurer : trouver les bonnes positions, avoir la patience d’accompagner le bébé, qui peut sembler paresseux, maladroit, impatient, exigeant, voire super énervé. Il peut demander à téter de six à dix fois par jour. Vivre des changements dans son corps et dans sa tête, vivre la fatigue, les émotions intenses, parfois la douleur et le stress, n’est pas une mince affaire.
Heureusement, il y a de merveilleux moments de répit, de découverte, de grâce même, avec le bébé qui est aussi adorable, "tolérant", comique, mignon. Et heureusement, il y a l’aide des sages-femmes : sollicitez-les, de jour comme de nuit. Et les visites du pédiatre, qui examinera le bébé et répondra à vos questions. »
M. C. : « Oui, c’est un grand bonheur d’installer le bébé à la maison, d’être chez soi, au calme. Mais c’est vrai aussi que l’aventure des débuts n’est pas pour autant terminée !
Si on donne le sein, vers le troisième jour, la montée de lait a lieu. Pendant un ou deux jours, les seins sont tendus, les débuts de tétée parfois un peu difficiles – une préparation par des petits massages peut aider –, mais le lait jaillit dans la bouche du bébé et il découvre cette abondance avec grand plaisir. Un rythme plus régulier de tétée s’installe progressivement, à la demande du bébé : il l’adaptera en fonction de ses besoins.
Si on biberonne, les quantités augmentent petit à petit selon l’âge et le poids du bébé ; le pédiatre vous conseillera à ce propos.
Le bébé boit-il suffisamment ? Prend-il assez de poids ? Pourquoi ne dort-il pas dans son lit ? Est-ce normal qu’il régurgite, qu’il ait le hoquet ? Doit-on chauffer les biberons ? Combien de selles doit-il avoir par jour ? Peut-on donner le sein au restaurant ?
De retour à la maison, que vous allaitiez ou biberonniez, vous pouvez vous sentir perdue ou inquiète par moments, et c’est normal ! Cela peut induire des réponses inadéquates. Certaines mamans pensent ne pas avoir assez de lait et donnent des compléments de biberon à leur bébé, alors qu’il n’en a pas besoin.
D’autres sont persuadées qu’elles ont assez de lait, et leur bébé maigrit, maigrit, maigrit… La meilleure solution, c’est de demander de l’aide.
La sage-femme à domicile (certaines maternités proposent des visites d’office). Le grand luxe ! Elle vient à vous, contre vents et marées, armée d’un pèse-bébé, pour vous rencontrer dans votre environnement habituel et peut répondre à (presque) toutes vos questions. Bref, un accompagnement personnalisé et global – maman et bébé sont indissociables. Outre la sage-femme, il y a la consultation de l’ONE située près de chez vous et qui est gratuite, le pédiatre, les associations d’aide à l’allaitement, à la parentalité… »
M. C. : « Si vous allaitez, il y a une mise à disposition de votre corps au rythme de la demande du bébé. Il vous faut alors quelqu’un de bienveillant qui vous soutienne dans ce que vous faites et vous apporte aussi une aide logistique. Là, ce n’est pas nécessairement une question de couple : dans certaines cultures, c’est le clan des femmes qui prend en charge l’aspect logistique. Cette aide logistique est importante aussi quand vous donnez le biberon, mais un biberon, quelqu’un d’autre que vous peut le donner au bébé. »
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Cet article a été écrit en partenariat avec La Ligue des familles.