L’épisiotomie est pratiquée plus fréquemment chez les femmes qui accouchent pour la première fois (71% contre 33% pour les femmes ont déjà eu des enfants). Pourtant, mieux vaut précisément ne pas avoir recours à l’incision lors du premier accouchement dans la mesure du possible étant donné que la probabilité d’en avoir une autre lors des accouchements suivants augmente lorsqu’une épisiotomie a été réalisée lors de la première naissance.
L’épisiotomie permet d’élargir l’ouverture du vagin par une incision pratiquée vers l’arrière et en diagonale dans le périnée (la zone située entre le vagin et l’anus). Cette opération est toujours réalisée sous épidurale/anesthésie spinale (déjà administrée) ou sous anesthésie locale et est donc indolore. L’incision est généralement effectuée à l’apogée de la contraction, lorsque le périnée est étiré et fin, le plus près possible du moment de l’accouchement.
Deux raisons expliquent la pratique de l’épisiotomie :
L’incision est recousue avec des fils résorbables (il n’est donc pas nécessaire de les faire enlever). Des soins s’imposent néanmoins également. Vous pouvez ainsi rincer la cicatrice le plus fréquemment possible à l’eau, surtout après avoir uriné.
L’épisiotomie, ou incision, suscite une certaine crainte chez de nombreuses femmes. ‘Va-t-elle bien guérir ?’ ou ‘Vais-je avoir mal ?’, sont des questions récurrentes. Si vous êtes fort inquiète, n’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous tracassent à votre médecin. Certains médecins ont davantage tendance que d’autres à avoir recours à cette solution.
Une enquête a ainsi démontré que les gynécologues flamands pratiquent davantage d’accouchements avec épisiotomie que sans. Le nombre de ces actes diminue toutefois au fil des ans : en 2001, 68% des femmes subissaient une épisiotomie à l’accouchement, contre 50% en 2014. Depuis 2003, un nombre toujours plus grand de femmes qui ont déjà eu un enfant accouchent sans épisiotomie. Depuis 2010, c’est également le cas de toutes les femmes dont le déclenchement de l’accouchement se fait de manière spontanée. Aux Pays-Bas, près de 21% des accouchements réalisés en 2010 sous la supervision d’une sage-femme ont eu lieu avec épisiotomie, contre 51,5% pour les accouchements en hôpital sous la supervision d’un gynécologue. À partir du deuxième accouchement, ces chiffres baissent encore, à savoir respectivement 7% et près de 18%.
Comme indiqué ci-dessus, aussi bien les futures mamans que les gynécologues affichent une préférence pour l’accouchement sans épisiotomie. Une petite déchirure ou rupture, à savoir une coupure qui se produit d’elle-même quand l’enfant sort la tête, guérit plus aisément qu’une incision. En effet, l’incision étant pratiquée dans trois couches de tissus, chacune de celles-ci doit être suturée, augmentant de la sorte le temps nécessaire à la guérison. De plus, le tissu cicatriciel est souvent un peu plus sensible (par exemple, lors des rapports sexuels).
Par Dr. Sofie Vanderoost – Médecin généraliste