La sociologue israélienne Orna Donath a écrit le livre « Le regret d’être mère », sorti en France aux éditions Odile Jacob. Elle y évoque la très forte pression sociale sur les femmes pour avoir des enfants, et interroge celles qui regrettent leur maternité. Selon elle, beaucoup pensent que les femmes ne sont ni plus ni moins que des machines à procréer, et que leur accomplissement ne dépend que de cela. Une idée totalement fausse, qui a pour conséquence la souffrance de ces femmes qui n’osent pas parler. Ce mal-être d’être mère peut prendre plusieurs formes.
Nous parlons ici de ces femmes qui aiment leurs enfants mais rêvent tout simplement de faire machine arrière. Les raisons de ce regret sont très souvent le sentiment de ne pas être libre, de devoir sans arrêt faire passer les autres avant soi, de ne plus supporter les problèmes du quotidien liés à la maternité.
Elles déclarent regretter le temps où elles pouvaient faire ce que bon leur semblait, et quand elles le voulaient. Un véritable besoin d’indépendance et de repos. Selon elles, la vie était plus facile quand elles n’avaient pas d’enfants.
Souvent, ces femmes ne souhaitaient pas avoir d’enfants et ont soit été convaincues par leur partenaire, soit se sont elles-mêmes persuadées que c’était la bonne chose à faire.
Il y a aussi les mères qui, toute leur vie, ont rêvé de donner naissance, qui ressentaient ce besoin vital d’avoir une famille. Puis, le jour de l’accouchement la magie n’opère pas. Elles ne ressentent aucun lien avec le bébé et se terrent dans le déni. Elles font abstraction de tout sentiment à l’égard de leur propre enfant. Cela peut s’expliquer par un accouchement très difficile, et la mère, inconsciemment, en veut au bébé. Le sentiment de déception et le manque de la grossesse peut également justifier cela. La plupart du temps, elles commencent à ressentir de l’amour envers leur progéniture lorsqu’elles commencent à s’ouvrir et à parler de ce mal-être.
Beaucoup de facteurs peuvent expliquer ce rejet de leur maternité. Dans tous les cas, il est important d’en parler, même si cela peut être très compliqué. De nombreuses femmes ressentent la même frustration, et la décrire se révèle extrêmement libérateur.