« Maman ! » Ce cri suivi d'une crise de larmes retentit dans toute la maison : votre enfant vient encore de faire un cauchemar. En sueur, il vous raconte comment monstres, sorcières et autres dragons sont venus hanter ses songes au point de le réveiller. Après l'avoir rassuré, vous le recouchez en vous interrogeant toutefois : pourquoi fait-il tant de cauchemars ?
Rassurez-vous d'abord : très fréquent, le cauchemar apparaît chez 30% des enfants de 5 ans et 40 % des enfants de 10 ans. Et entre 8 et 10 ans, pas moins de 5 % des enfants font plus d'un cauchemar par semaine !
Et pourquoi à cette période-là précisément ? Car elle correspond au début de la socialisation de l'enfant, à son entrée dans le monde extérieur. Il découvre alors qu'il peut être en proie à de sentiments tout à fait ambivalents : il ressent à la fois de l'amour et de la haine envers ses parents, ses frères et sœurs,... Jaloux de son frère, une fillette voudra le jeter de la balançoire, un petit garçon voudra épouser sa maman,... Autant de situations difficiles qu'ils extériorisent au travers des rêves.
Le cauchemar de l'enfant peut donc se révéler « salutaire ». Il apparaît en effet, pendant la phase de sommeil paradoxal (donc en fin de nuit) quand le mécanisme du rêve n'a pas été suffisant pour canaliser l'angoisse de l'enfant. En fait, le rêve fabrique une représentation hallucinatoire du désir. Mais parfois, il échoue à résoudre l'énigme de la peur. Le cauchemar survient alors : en réveillant l'enfant, il le libère d'une insupportable frayeur.
D'abord, parlez-en avec votre enfant. Aidez-le à extériorisez son angoisse en racontant ses rêves effrayants. L'imagination très fertile des enfants peut les conduire à mal interpréter leurs cauchemars. En en discutant avec lui, vous lui éviterez d'élaborer des scénarios dans sa tête et d'en arriver à confondre le rêve et la réalité.
Préparez bien le coucher de votre enfant. En repérant tous les éléments susceptibles d'effrayer votre enfant et induire ses cauchemars, par exemple. Des volets qui claquent, l'ombre d'un arbre sur la vitre, un bruit bizarre sont autant de sources d'angoisses pour un petit. Essayez de les éliminer au maximum.
Ensuite, faites attention à ce que votre enfant passe une soirée calme : aux films noirs et autres histoires d'horreur, préférez des films comiques, des histoires drôles. Certains programmes télévisés peuvent profondément traumatiser votre enfant, particulièrement s'il les regarde juste avant d'aller se coucher.
Dans la chambre de votre enfant, allumez une petite lampe. Cette veilleuse jouera avant tout sur le psychologique : elle rassurera votre enfant qui, se sentant plus en confiance, s'endormira plus sereinement.
On remarque que les personnes qui souffrent d'anxiété post-traumatique refont souvent le même cauchemar. Si c'est le cas de votre enfant, conseillez-lui de revisionner son cauchemar en en modifiant le scénario de façon à rendre la fin plus agréable. Cela pourrait peut-être influencer le contenu de ses rêves !
Enfin, si votre enfant fait plus d'un cauchemar par semaine, pensez à consulter un spécialiste. Il dressera un diagnostic précis de votre enfant et vous proposera un traitement adapté, consistant le plus souvent en une aide psychologique.