La dépression post-partum est un état de dépression plus ou moins intense, dont il en existe 3 formes plus ou moins sévères : baby blues qui peut intervenir entre le premier et le troisième jour après l'accouchement, la dépression post-partum qui se manifeste dans 3% à 20% des accouchements, se présentant à n'importe quel moment au cours des six mois suivant l'accouchement et pouvant durer pendant plusieurs mois voire même un an, et enfin la psychose post-partum qui ne touche qu'1 mère sur 1 000.
Elle est connue pour toucher près d'1 femme sur 6. Celles qui en sont atteinte éprouvent de grands dérèglement émotionnels, du découragement et ont tendance à pleurer constamment. Elles développent des croyances négatives sur elles-mêmes, telles que l'impression de ne pas se sentir à la hauteur, de ne pas être capable de s'occuper de leur bébé, etc. Elles peuvent aussi se sentir coupables, anxieuses et se sentent souvent irritées et fatiguées. Physiquement, les femmes atteintes de dépression post-partum peuvent éprouver des maux de tête, des engourdissements, des douleurs thoraciques et de l'hyperventilation. Tout cela peut avoir des conséquences négatives sur le développement du lien entre la mère et son enfant.
Récemment, des chercheurs américains ont mené une étude sur ce phénomène chez les jeunes papas et ont publié leurs résultats dans la revue Journal of Affective Disorders. Cette étude complète les résultats d'une étude britannique déjà menée sur le même sujet et qui a été publiée en juin 2015.
En effet, les scientifiques américains ont démontré qu'1 homme sur 10 étaient atteint de dépression post-partum. Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont sélectionné 43 études provenant de 5 bases de données différents exposant des chiffres sur l'anxiété de futurs papas et de jeunes pères d'enfants âgés de 0 à 1 an. Après analyses, les chercheurs ont remarqué que la prévalence d'un quelconque trouble de l'anxiété variait de 4,1% à 16% pendant la période prénatale et de 2,4% à 18% pendant la période post-natale.
Une étude britannique précédente menée par le National Childbirth Trust révélait déjà qu'1 homme sur 3 était touché par ce trouble de l'anxiété. Le National Childbirth Trust affirmait que la responsabilité émotionnelle et financière ainsi que le manque de sommeil et l'ensemble des tâches ménagères pouvaient affecter non seulement la mère mais aussi le père. De plus, l'étude menée pendant 2 ans a aussi permis de montrer que les trois quarts des futurs et jeunes papas s'inquiètent de la santé mentale de leur partenaire, alors que la moitié des femmes souffrirait d'une dépression post-partum en silence.
Les scientifiques le rappellent alors : laisser une anxiété s'installer dans la durée peut entraîner une dépression. Or que ce soit le père ou la mère, un tel état peut avoir des effets négatifs sur le bébé et le lien affectif qui se développe entre l'enfant et ses parents. C'est pourquoi il est important de prévenir ce mal et donc de mieux informer et accompagner les futurs et jeunes papas.
Ainsi les chercheurs estiment que les équipes médicales devraient davantage impliquer les futurs papas dans les discussions concernant l'arrivée de leur futur bébé. La mère et le père devraient être informés ensemble sur les soins obstétriques mais également sur la santé mentale parentale pendant les premiers mois suivant la naissance. Or les papas sont souvent plus réticents à consulter un professionnel, estimant qu'ils ne sont pas autant concernés par les difficultés de naissance que leurs partenaires, alors qu'au contraire il est important de consulter assez tôt en cas de signes de dépression.
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