En mai dernier déjà, l'Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) rappelait qu'une exposition à la pollution lors de la grossesse pouvait entraîner des retards de croissance intra-utérine. Mais ce n’est pas tout, des scientifiques britanniques ont montré lors du dernier Congrès européen de pneumologie que des particules fines se retrouvent jusque dans le placenta de certaines femmes enceintes.
La mère qui vit dans un environnement pollué, notamment dans les grandes villes urbanisées, inhale des microparticules, qui passent ensuite dans le sang et vont contaminer le fœtus. Le placenta étant un organe d’échange entre la mère et le bébé, en l’infiltrant, la pollution atmosphérique peut atteindre le bébé.
Une étude publiée dans le JAMA Network Open s’est justement intéressée à l’impact de ces microparticules sur le fœtus, et les résultats sont malheureusement inquiétants. Les chercheurs ont constaté que les particules fines PM 2.5 de diamètre inférieur à 2.5 micromètres sont si petites qu’elles sont capables d’infiltrer non seulement le système sanguin mais aussi les organes qu’il irrigue. Lorsque l’exposition aux microparticules PM 2.5 est supérieure à 16 microgrammes par mètre cube d’air, cela devient dangereux pour bébé.
La pollution atmosphérique peut avoir des répercussions sur le neurodéveloppement et la croissance fœtale, telle qu’une croissance anormalement réduite, des déficits cognitifs, ou des problèmes métaboliques… Les scientifiques alertent vivement sur le risque de transmission des polluants au fœtus via le placenta, craignant de nombreuses conséquences sur le développement des enfants, avec, pour certains, un important retard intellectuel.